COVID 19 : la nouvelle étude de Xerfi alerte sur le chemin chaotique du rebond de l’économie française

COVID 19 : la nouvelle étude de Xerfi alerte sur le chemin chaotique du rebond de l’économie française

La dernière analyse Xerfi dirigée par Olivier Passet, directeur de la recherche, mise à jour le 22 juillet, explore l’état réel de l’économie française après sa quasi totale mise à l’arrêt pendant trois mois. L’étude retient 6 points majeurs : Le recul du PIB devrait être de l’ordre de -9,5% en 2020. Le rebond de l’activité […]

La dernière analyse Xerfi dirigée par Olivier Passet, directeur de la recherche, mise à jour le 22 juillet, explore l’état réel de l’économie française après sa quasi totale mise à l’arrêt pendant trois mois.

L’étude retient 6 points majeurs :

  • Le recul du PIB devrait être de l’ordre de -9,5% en 2020. Le rebond de l’activité en 2021 (+8,0%) ne permettra pas une récupération complète de l’économie, ni en niveau, ni en tendance. Le PIB demeurera fin 2021 à 2 % du niveau atteint fin 2019. Ce scénario entérine la perspective d’une récession durable.
  • L’économie française est en phase de rebond. Ce dernier s’opère plus vite et projette l’activité à un niveau plus haut que ne l’avaient anticipé les entreprises, s’appuyant sur un puissant mouvement de restauration de la consommation et de la construction, amplifié d’effets de rattrapage. La composante externe de la croissance demeure encore sinistrée et ne bénéficie pas du même élan de normalisation. Au total, l’économie s’achemine vers une récupération à 90-95% en septembre.
  • L’emploi demeure le talon d’Achille du processus de récupération de l’économie. L’ajustement s’est concentré sur l’intérim et les CDD courts(-700000 durant le confinement). Le recours au chômage partiel et l’extension probable du dispositif après septembre permettent aux entreprises d’amortir l’ajustement des CDI. La sortie du dispositif s’opère graduellement, protégeant encore les personnes en sureffectif. Mais l’emploi va devenir une variable d’ajustement inévitable, contribuant à l’impossible retour rapide de l’économie à son niveau initial. Nous prévoyons 900000 destructions d’emplois salariés d’ici la fin de l’année et une stabilisation en 2021.
  • L’épisode de rebond technique peut créer l’illusion d’une reprise. Mais ni les secteurs, ni les marchés internationaux n’évoluent de façon synchrone. Si le soutien massif de l’État a amorti les problèmes de trésorerie à court terme, les entreprises entrent maintenant dans une phase d’ajustement (repositionnement de l’offre, notamment dans les services, downsizing dans les activités liées à la mobilité, contraction des coûts).Cette phase de restructuration va pénaliser la demande, à quoi il faut ajouterles freins sanitaires qui continuent à peser sur la normalisation complète de l’activité.
  • Les risques financiers sont de second ordre aujourd’hui. Mais la sinistralité des entreprises pourrait dégrader la qualité des bilans bancaires et des fonds d’investissement à terme. La montée des créances douteuses, combinée à la permanence de marges d’intérêt extrêmement faibles, continue à faire peser un risque de second tour financier de la crise.
  • L’économie marche en ordre dispersé, finançant de surcroît son repositionnement de long terme sur des économies de fonctionnement qui pénalisent les fournisseurs à court terme. Au total, si la casse est limitée à ce stade, la phase qui s’ouvre n’aura pas la linéarité et la régularité que nous promettent les modèles macro-économiques. Elle sera probablement ponctuée de coups d’accordéon, déstabilisée par l’essoufflement des effets de rattrapage, les rechutes pandémiques, l’inégal redémarrage des marchés internationaux, la normalisation des activités dopées par la crise sanitaire, la violente restructuration de pans entiers de l’économie, les aléas financiers, etc…

Retrouvez l’intégralité de l’étude ici : https://www.xerfi.com/flash/Covid-La-contagion-sectorielle-de-l%E2%80%99%C3%A9conomie-r%C3%A9elle.pdf